Le sonnet du saunier

Voici un petit poème, tout spécialement pour Camille

La danse du saunier

Poussant son instrument, le saunier se balance,
Doucement, lentement, dans la chanson du sel.
Les cristaux remontant, attirés par l'ételle,
Il avance, il recule et continue sa danse.

La fleur cristalline saisit alors sa chance,
Remonte à la surface et s'offre toute frêle
Aux rayons du soleil et au vent naturel,
À la main de l'humain qui la cueille en cadence.

Qu'il est beau le saunier, contre vents et marées
Dans les blancs et les gris, la vase des marais,
Reproduisant les gestes, l'enseignement des moines.

Il donne vie au sel, produit de son labeur,
Pour rehausser les plats, le plaisir des chanoines
Et conserver les mets, frais fromages et beurre.

Eh bien, dis donc ! On dirait que tu as passé ta vie à les regarder travailler, les sauniers ! Il n'y en a pas en Gascogne, pourtant ? Les images sont très bien restituées. Bravo !

Tu fais abstraction de mon côté Breton. Et n'oublie pas mon côté charentais également. On trouve des sauniers sur Ré, Oléron et Madame. J'ai pu voir la danse des sauniers de mes propres yeux, madame...

Oh, c'est très beau , Corynn

Très explicite, on n' a pas besoin d'en connaître ( les sauniers ) pour se les imaginer au travail

Merci Corynn ....

C'est vraiment gentille Claudie. Merci de ton commentaire.

Il est très beau ton poème !

Corynn,

Je viens de faire un saut pour lire ton sonnet: une pure merveille, si j'étais vendeur à Guérandes, j'appâterais le chaland en le claironnant à tue-tête sur les marchés.

Oui ma belle ! Quand le RMI n'existait pas, il fallait bien survivre. Ça a commencé bêtement. J'ai fait le ménage chez la voisine et pour me remercier, elle m'a offert un poulet prêt à mettre au four. Alors je lui ai demandé pour la fois d'après, une poulette bien vivante. Quand on en a eu 5, je lui ai pris un coq. De troc en débrouillardise, à la fin, nous avions des poules, des canards, des lapins, des pintades, un cochon et une vingtaine de chèvres avec un bouc et même un tracteur qui datait de Mathusalem (j'exagère, c'était un bon vieux Mac Cormick de 1963). On gavait nos canards, ce qui fait que pauvres comme Job, nous pouvions parfois manger du foie gras (on n'avait pas le droit de vendre nos produits, services d'hygiène de la DSV oblige) ! Nous avions nos oeufs frais et je faisais nos fromages. On vivait en autarcie ! On faisait un jardin, mais n'ayant que peu de terre (on était locataires), les paysans du coin nous laissaient glaner après leurs moissons. Et comme on leur faisait un peu pitié, je crois, ils prenaient soin, en moissonnant "d'oublier" les coins, parce qu'ils savaient bien qu'on allait passer derrière eux. Ça nous a permit de nourrir nos bêtes gratuitement, tant qu'on a tenu notre petite ferme, de 1989 à 1993. J'en garde un excellent souvenir. Même s'il y a fait faim et froid, on y a connu de grands moments de bonheur et de franches rigolades !

Les sabots, ça s'usent moins que les chaussures et c'est plus facile à nettoyer. C'est juste plus difficile à marcher lorsqu'il y a de la neige, parce que celle-ci forme d'énormes paquets très lourds sous la semelle, mais sinon, c'est vraiment ce qu'il y avait de plus pratique. Et en plus, le bois isole bien du froid et de l'humidité, bien mieux que le cuir des chaussures !

Ah ? Parce que tu as besoin de l'accord de ton cher et tendre pour écrire ta vie ?? Non mais ! De quoi je me mêle !

Citation :

mais c'est bien vrai que dans tous mes textes, il y a une part plus ou moins importante de ma vie. Je pense que ça doit être le cas de nous toutes, non ?

Citation :

Non. On peut raconter aussi ce qu'on aurait aimé vivre !
Imaginez ce qu'aurait pu être ma vie, en ayant épousé un grand médecin ou un véto renommé, après avoir quitté la petite vie mémère peinarde de chez mes parents. Je n'aurais jamais connu tout ça... et peut-être que je n'écrirais plus à ce jour !

Et tu ne nous aurais jamais connues ! Imagine quel désert serait ta vie !

Oh ben, tu étais sûrement à la place de Mikael pour séduire frère Théodebert !

je suis larguée là j'ai pas lu moi? si? me souviens plus !